Depuis plusieurs mois, la compagnie aérienne low-cost Ryanair faisait planer une ombre sur le ciel français, menaçant de réduire drastiquement ses activités dans l’Hexagone si le gouvernement persistait dans son projet d’augmenter les taxes sur les billets d’avion. Cette menace, initialement perçue comme une posture de négociation, semble aujourd’hui se concrétiser avec l’annonce récente du départ de Ryanair de plusieurs aéroports régionaux français, une décision qui pourrait avoir des répercussions importantes sur les voyageurs, les économies locales et le secteur aérien dans son ensemble.
Une décision liée à la taxe Chirac
Le point de discorde principal réside dans la volonté du gouvernement français de tripler la taxe de solidarité sur les billets d’avion, surnommée « taxe Chirac », dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Cette mesure, visant à financer des initiatives écologiques et à réduire les émissions de CO2, augmenterait significativement les coûts opérationnels des compagnies aériennes, en particulier celles comme Ryanair, dont le modèle économique repose sur des tarifs ultra-compétitifs.
Dès novembre 2024, Ryanair avait averti qu’une telle hausse rendrait de nombreuses lignes régionales économiquement inviables. Jason McGuinness, directeur commercial de la compagnie, avait alors déclaré :
Nous fermerons ces routes car, avec cette taxe, elles ne sont pas viables économiquement. À la place, nos avions iront dans des pays comme l’Espagne, la Pologne ou l’Italie, où les taxes sont inexistantes ou ont été abolies.
La compagnie irlandaise, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, avait évoqué une réduction de 50 % de son trafic dans les aéroports régionaux, soit le retrait potentiel de dix d’entre eux.
Départ de Ryanair, les premiers aéroports français touchés
Si Ryanair n’avait pas initialement précisé quels aéroports seraient concernés, des annonces récentes commencent à lever le voile. Parmi les premiers touchés figurent des aéroports comme Vatry (Marne), Perpignan, Limoges ou encore Bordeaux, où la compagnie avait déjà fermé sa base en novembre 2024 après cinq ans d’opérations. À Vatry, par exemple, la fin des liaisons Ryanair représente un coup dur pour une région qui dépendait de ces vols pour sa connectivité avec l’Europe. D’autres aéroports régionaux, tels que Carcassonne, Nîmes ou Grenoble, pourraient également être sur la sellette, bien que la liste définitive reste à confirmer.
Pour ces aéroports, souvent de petite taille, la présence de Ryanair était un moteur économique essentiel. La compagnie low-cost attirait des milliers de voyageurs à bas revenus, stimulant le tourisme et soutenant les commerces locaux. Sans elle, certains risquent de voir leur viabilité compromise, voire de fermer leurs portes.
Départ de Ryanair des aéroports français, conséquences pour les voyageurs et les régions
Pour les usagers, le départ de Ryanair signifie une perte d’options abordables pour voyager en Europe. Les vols à 15 ou 20 euros vers des destinations comme Londres, Dublin ou Barcelone pourraient devenir un souvenir, obligeant les Français à se tourner vers des alternatives plus coûteuses ou à renoncer à certains déplacements. Cette situation touche particulièrement les habitants des régions éloignées des grands hubs comme Paris, Marseille ou Lyon, où les vols Ryanair offraient une porte d’entrée vers l’international.
Sur le plan économique, les élus locaux s’inquiètent de départ de Ryanair des aéroports français. À Carcassonne, par exemple, Ryanair était la seule compagnie à opérer des vols réguliers. Son départ pourrait réduire l’attractivité touristique de la ville et fragiliser les emplois liés à l’aéroport. À Bordeaux, la fermeture de la base Ryanair a déjà entraîné la suppression de plus de 90 emplois directs et la perte de 40 lignes, un précédent qui fait craindre le pire pour d’autres régions.
Une stratégie de redéploiement
Ryanair ne cache pas sa stratégie : redéployer ses avions là où les conditions fiscales sont plus favorables. La Suède, qui a récemment supprimé ses taxes aériennes, accueillera ainsi dix nouvelles lignes à l’été 2025, avec deux avions supplémentaires basés à Stockholm et Göteborg. L’Espagne, l’Italie et la Pologne, cités comme des destinations privilégiées, devraient également voir leur desserte renforcée. Ce choix illustre une tendance plus large en Europe, où les politiques fiscales divergentes redessinent la carte des connexions aériennes.
Un débat écologique et économique
Le départ de Ryanair ravive le débat entre impératifs écologiques et réalités économiques. D’un côté, le gouvernement défend la hausse de la taxe Chirac comme un levier pour encourager des modes de transport plus durables et réduire l’empreinte carbone de l’aviation. De l’autre, les critiques, dont Ryanair, estiment que cette mesure pénalise disproportionnellement les compagnies low-cost et les régions moins desservies, sans offrir de solutions alternatives viables comme des trains à grande vitesse ou des carburants durables accessibles.
Michael O’Leary, PDG de Ryanair, n’a pas mâché ses mots, plaidant pour une déréglementation et une baisse des taxes pour stimuler la croissance économique. Il argue que les pays qui soutiennent l’aviation, comme l’Irlande ou la Hongrie, bénéficient d’une meilleure connectivité et d’un tourisme florissant, contrairement à la France, qu’il accuse de « s’automutiler » avec des politiques fiscales punitives.
Quel avenir pour les aéroports régionaux ?
Face à ce départ, les aéroports français devront s’adapter. Certains pourraient attirer d’autres compagnies low-cost, comme easyJet ou Transavia, pour combler le vide laissé par Ryanair. D’autres pourraient miser sur des niches, comme le fret ou les vols saisonniers. Cependant, sans un soutien public ou une révision des taxes, beaucoup risquent de voir leur trafic s’effondrer.
Pour les voyageurs, l’heure est à l’incertitude. Ceux qui ont déjà réservé des billets pour 2025 sur les lignes supprimées devraient, en théorie, être remboursés ou réacheminés, conformément à la réglementation européenne. Mais le message est clair : le ciel français, jadis sillonné par les avions jaune et bleu de Ryanair, pourrait devenir bien plus silencieux dans les mois à venir.
En somme, le retrait de Ryanair des aéroports français marque un tournant. Il met en lumière les tensions entre ambitions écologiques, accessibilité des transports et développement régional, un équilibre que la France devra repenser pour éviter de voir ses régions s’isoler davantage.
Ryanair ,,,, low cost plus intéressé par les benefices que par ses voyageurs , Ryanair est devenu une compagnie a bannir sans regrets , car au bout du compte le billet pour un client lamda révient au meme prix sur une autre compagnie, pas pour un lamda qui voyage avec un slip et une brosse a dent , mais pour un vol avec deux valises,10 et 20 kgs ,plus l’amende d’enregistrement , la valise trop grande de 3 cm , les retards et annulations sans excuses ou compensation, etc,,, donc bye bye et a jamais ryanair
C’est bien beau tout ça, mais comptent-ils rembourser les gens qui ont pris des vols avant cette annonce de fermeture ?
Car pour l’instant, nous pouvons encore réserver des vols sur leur site, comme si de rien n’était 🙃.