CCA Théorie formation hôtesse de l’air
FRACTURES DES MEMBRES
Les fractures des os des membres sont d’une relative grande fréquence et sont le plus souvent la conséquence d’une chute. En aéronautique civile les risques de chute ne manquent pas lors de l’embarquement, de turbulences en vol ou lors de crash. Les complications immédiates sont rares et ne mettent pas le pronostic vital en jeu.
FRACTURE FERMÉE :
L’os brisé se trouve toujours à l’intérieur du membre qui est déformé.
FRACTURE OUVERTE :
L’os brisé a traversé les tissus et la peau, et pointe à l’extérieur du membre. La présence d’une plaie ou d’un trou à proximité d’un foyer de fracture suffit à dire que la fracture est ouverte.
SYMPTÔMES :
- Douleur vive localisée au siège de la fracture
- Impossibilité de mobilisation de la partie fracturée
- Gonflement au niveau du foyer de la fracture
- Parfois plaie ou os faisant saillie à proximité du foyer de la fracture “fracture ouverte”.
- Vive douleur au moindre déplacement
INSTALLATION :
- Le plus confortablement possible
- Membres supérieurs : sur son siège côté hublot
- Membres inférieurs : sur plusieurs sièges ou au sol, sur des couvertures
SOINS & SURVEILLANCE :
Déshabiller avec précaution – si impossible découper les vêtements. Rechercher la notion de fracture ouverte (plaie faisant saillie) et couvrir d’un bandage sec et stérile.
Localisation du foyer de fracture : pour les fractures fermées – toucher, palper. Ne pas confondre fracture et entorse pour les douleurs siégeant au niveau des articulations.
Entorse : le PAX peut conserver un mouvement possible dans la fonction de l’articulation
Fracture : le PAX ne peut se servir de cette articulation.
Si les signes cliniques ne sont pas évidents, vous devez traiter comme s’il s’agissait d’une fracture.
TRAITEMENTS :
Immobilisation = Ne pas réduire la déformation
- Ne pas mobiliser une fracture
- Respecter les principes de l’immobilisation :
- Immobilisation des articulations sus et sous-jacente
- Manipulation douce
- Surélever les membres inférieurs après immobilisation
- Antalgiques pour calmer la douleur (voie orale)
- Pouls et tension – les noter avec l’heure de prise.
SURVEILLANCE :
- Gonflement – tuméfaction.
- Couleur et température du membre en dessous de la fracture :
- Si bleu et/ou froid – Lésion vasculaire : desserrer l’attelle
- Si toujours bleu = contacter le SAMU, envisager le déroutement
- Test de sensations du membre en dessous de la fracture :
- Sensitives : toucher – pincer
- Motrices : faire bouger les extrémités (doigts, orteils) = Si négatif : lésions nerveuses (pas de déroutement)
- Surveillance collapsus – état de choc chez les polytraumatisés.
IMMOBILISATION SUIVANT LES TYPES DE FACTURES
- Épaule, clavicule : écharpe oblique.
- Bras : Écharpe simple + contre écharpe
- Coude, avant-bras, poignet : attelle + écharpe simple.
- Mains : attelle plate avec un magazine + écharpe simple
- Doigts : attacher avec un doigt sain sur une attelle + écharpe simple
- Fémur : attacher avec la jambe saine, ou attelle (10 magazines + 6 liens + 2 couvertures)
- Genou, tibia, péroné : attelle dite en fer à cheval.
- Orteils : attacher l’orteil fracturé avec un autre à l’aide d’un sparadrap.
- Bassin : (10 magazines + 3 liens + 2 couvertures)
FRACTURE DE LA COLONNE VERTÉBRALE
DÉFINITION :
Lésion de la colonne vertébrale (lésion rachidienne) qui entra.ne la fracture d’une ou de plusieurs vertèbres avec ou non déplacement, avec ou non : perte de motricité, ou une perte de la sensibilité, ou une perte associée de la motricité et sensibilité en dessous de la fracture, ceci peut entraîner deux types de paralysies :
- paraplégie : les deux membres inférieurs
- tétraplégie : les quatre membres (quasi-totalité du corps).
Plus la fracture sera située haute sur la colonne, plus les conséquences risquent d’être graves, particulièrement si la moelle épinière est touchée.
A SAVOIR :
En cas de lésion importante du rachis :
- Cervical : possibilité tétraplégie
- Dorso-lombaire : possibilité paraplégie
- Sacré et/ou coccyx : aucune perte sensitive et motrice. Possibilité de troubles sphinctériens, muscle de l’anus et de l’urètre, troubles urinaires et anal.
CIRCONSTANCES :
- Chocs – chutes occasionnées par des turbulences
- Lors d’un crash
- Lors d’une évacuation
Vous devez suspecter systématiquement ce genre de fracture chez les passagers ayant subi un choc important lors d’un crash ou lors d’une chute évidente occasionnée par des turbulences, gisant à terre, ne pouvant se relever et qui se plaint de douleurs dans le dos, la nuque, les lombes et qui pourrait de plus présenter des impossibilités fonctionnelles.
ACTION PNC :
Information PNC, annonce PA, PNT, contact radio, assistance médicale au sol, déroutement en cas de complications :
- Apparition urines sanglantes
- Pré-choc – état de choc
- Arrêt cardio-respiratoire ou coma
Sinon lire urgence :
- Si conscient : à. plat dans la position initiale
- Si inconscient : en PLS
- Caler le PAX avec des oreillers ou des couvertures
- Ne pas mettre d’oreillers sous la tête
- Dégrafer les vêtements
- Favoriser la ventilation
- Ne pas manipuler seul
- Ne pas donner à boire en soutenant la tête
SI CONSCIENT :
- Vérifier les pertes de fonctions :
- Motrices (faire bouger les doigts ou orteils)
- Sensitives (toucher – pincer les extrémités)
- Si lésions sensitives et/ou motrices ne pas le dire au PAX.
FRACTURE DU BASSIN
Elle survient dans les mêmes circonstances que la fracture de la colonne vertébrale.
SYMPTÔMES :
- Douleur évidente dans le bas ventre et les hanches
- Émission de sang pur par le méat urinaire, difficultés à uriner, parfois urines sanglantes.
- Impossibilité fonctionnelle totale en cas de fracture des ilions
- Se complique de difficultés urinaires, ou de lésion de la vessie
- Complications majeures : apparition d’urines sanglantes justifiant le déroutement.
En cas de fracture du sacrum et/ou du coccyx :
- Douleur dans le bas de la colonne
- Pas de complication majeure (ni motrice, ni sensitive, ni hémorragique).
ACTIONS PNC :
Sur lieu de chute
- Conscient ou inconscient : à plat dans la position initiale, tête sur le côté + LVA (pas de PLS)
- Possibilité de mettre un oreiller sous la tête.
FRACTURE DES COTES & TRAUMATISME THORACIQUE
DEFINITION :
- Traumatisme des côtes = casse ou bris osseux simple.
- Traumatisme thoracique = lésion interne pulmonaire avec ou non casse osseuse.
SYMPTÔMES :
- Douleur localisée au thorax
- Plus ou moins importante suivant l’importance de la fracture
- Douleur vive à chaque inspiration
- Difficultés respiratoires plus ou moins importantes (cyanose).
- Hématome
DEUX POSSIBILITÉS :
- Fracture de côtes simples
- Fractures de côtes dites en volet costal (plusieurs côtes fracturées en plusieurs endroits se déplaçant en sens inverse des mouvements respiratoires).
A NOTER :
Le volet costal peut entraîner diverses complications respiratoires et/ou hémorragiques plus ou moins importantes que le PNC devra surveiller et savoir reconnaître, telles que :
- L’hémoptysie (justifiant le déroutement)
- Lésions pleurales :
- Pneumothorax : air dans les plèvres
- Hémothorax : sang dans les plèvres
ACTIONS PNC :
Contact radio assistance médicale, déroutement : si cyanose, hémoptysie, arrêt cardio-respiratoire ou arrêt respiratoire, état de choc, coma.
INSTALLATION :
- Demi assis penché côté blessé s’il le supporte, ou PLS sur le côté fracturé
- O2 à 41/min dans le nez (en cas de difficultés respiratoires)
- Faire sucer de la glace (en cas d’hémoptysie)
- À la diète, réchauffer avec des couvertures
- Demander de respirer lentement
SURVEILLANCE :
- Pouls – tension, les noter avec l’heure de prise
- Couleur visage et mains
- Ne pas quitter le PAX si cyanose
- Apparition arrêt cardio-respiratoire ou arrêt respiratoire – coma / pré-choc
- État de choc
- Calmer – réconforter / rassurer – réchauffer
FRACTURE DU CRANE & TRAUMATISME CRÂNIEN
DÉFINITION :
Fracture du crâne = choc ayant provoqué une fracture de la boîte crânienne.
Traumatisme crânien (T.C.) = choc ayant pu provoquer des lésions cérébrales, avec perte ou non de connaissance.
CIRCONSTANCES :
- Turbulences sèvres
- Lors de la chute d’un objet lourd sur la tête
- Lors d’un crash
- Suite à un coup sur la tête
II ne faut jamais sous-estimer la gravité d’un traumatisme crânien. Il pourrait entraîner des complications classées par ordre croissant de gravité :
- Des lésions cutanées : plaies du cuir chevelu
- Des lésions osseuses : fracture et enfoncement de la boîte crânienne
- Des lésions des vaisseaux du cerveau : Hématome intracrânien. (œdème cérébral)
- Des lésions du cerveau avec :
- Commotion cérébrale : choc de la masse du cerveau sur la boîte crânienne
- Contusion cérébrale : choc de la masse du cerveau sur la boîte crânienne avec apparition d’un œdème cérébral.
- Contusion du bulbe rachidien : affectant les centres de la régulation thermique ventilatoire et cardiaque.
SYMPTÔMES :
- Douleur spontanée à la tête, à l’endroit du choc
- Éventuellement perte de connaissance :
- Initiale : tout de suite après le choc
- Retardée : PAX conscient après le choc puis perte de connaissance
- Éventuellement saignement par le nez (épistaxis)
- Et/ou par les oreilles (otorragie)
- Vertiges
- Vomissements
- Troubles visuels (du côté du choc)
- Troubles du comportement : obnubilation
- Maux de tête
- Dilatation bilatérale des pupilles (mydriase). Hémiplégie
- Rigidité musculaire
- Épilepsie
- Ralentissement du pouls
- Convulsions = crise convulsive
- Coma (différents stades)
ACTIONS PNC :
Information PNC, annonce PA, PNT, contact radio, assistance médicale au sol, déroutement si :
- perte de connaissance retardée prolongée (coma)
- perte de connaissance initiale prolongée (coma)
- troubles du comportement
- ralentissement du pouls
- mydriase, hémiplégie
- convulsions
- soigner les plaies
- surveiller l’état de sa conscience
- confier au médecin
INSTALLATION :
Si inconscient : en PLS après libération des voies aériennes
SOINS :
- Dégrafer les vêtements
- Favoriser la ventilation
- Vessie de glace sur la tête
- O2 en cas de perte ou non de conscience
- Réchauffer avec des couvertures
- A la diète
SURVEILLANCE :
- Pouls – tension, les noter avec l’heure de prise
- Couleur visage et mains
- Apparition des signes caractéristiques justifiant le déroutement :
- Arrêt cardio-respiratoire ou respiratoire / coma.
- État de choc
Un traumatisme crânien aggravé par un œdème cérébral associé à une respiration déficiente peut entraîner la mort cérébrale.