Voici le témoignage de Stéphane F, steward à Air France, sur Ebola et ses conséquences sur son activité et sa vie professionnelle. Dans la 1ère partie de cet article nous avons eu le témoignage de Christophe qui ne souhaite pas se rendre à Conakry, celui de Stéphane (visible ici) est tout autre. A vous de vous faire votre point de vue maintenant.
En partant pour Conakry je ne l’ai dit à personne que je partais vers cette destination, ni à ma famille, ni à mes amis, de peur que les gens m’évitent comme la peste, et que je me retrouve mis en quarantaine socialement, j’ai donc dis que j’étais à Bamako !
CKY, 3 lettres sur mon planning d’octobre qui me font très peur. Des années que je n’y ai pas mis les pieds, pourquoi moi, pourquoi pas un autre. Qu’est-ce que je fais, j’y vais ou je n’y vais pas?
Dois-je céder à la psychose et à la panique comme la majorité des français? Je commence donc à me renseigner sur cette maladie qui s’appelle EBOLA, j’en avais entendu parler alors que j’étais encore au collège mais je ne me sentais pas concerné à l’époque.
Aujourd’hui je prends le nom d’Ebola de plein fouet, en pleine face. Donc je commence à m’informer et à me documenter sur ce virus. Apparemment ce n’est pas une maladie qui circule dans l’air, donc déjà pas respiratoire. Je tombe sur 2 articles très intéressants sur le Nouvelobs et dans le Point. Après lecture de ces articles je suis rassuré, je comprends mieux la maladie et les choses qui tournent autour : modes de transmissions, symptôme, précaution à prendre ETC…ETC…
Je décide donc de partir. La veille du vol, je me dis “oui faut que j’y aille, le vol doit être réalisé. Des gens comptent sur nous”. Le matin je pars avec le même optimisme.
J’arrive à l’aéroport, je me dis que je peux encore refuser et je flotte dans un moment de doute de quelques secondes. NON, je ne douterais pas: je pars!!! Je ne suis pas un mouton, j’arrête d’écouter tout et n’importe quoi dans les medias et me fais mon propre jugement. Je me suis documenté, renseigné, informé, questionné.
J’arrive à l’avion, les passagers embarquent, beaucoup de monde aujourd’hui, un vol normal en soi, des femmes, des enfants, bref ça me rassure et même des “bons français plus blancs que blancs” avec leurs enfants pour les vacances, je suis doublement rassuré, les gens ne prendraient pas autant de risque et surtout avec leurs enfants.
Nous décollons, beaucoup de médecins à bord, d’expat, nous discutons et on se rend compte que la psychose n’est pas vraiment fondée. Nous arrivons sur place, la vie a l’air de suivre son cours. Les gens vivent normalement, sortent, mangent, font leurs courses. La journée se passe plutôt bien, il fait un super soleil, 35 degrés, je parfais mon bronzage. La vie continue encore, pas de trace de virus dans la ville ni de gens malade. Plutôt des gens en pleine forme, pas de fiévreux dégoulinant de transpiration et frissonnant.
Il est tard le soleil se couche, j’ai plus peur du palus que d’Ebola et me réfugie sous la clim. C’est l’heure du retour, 2 contrôles des passagers une a l’entrée de l’aéroport et l’autre au moment de l’accès à l’avion. L’équipage est plutôt protégé, tout le monde est contrôlé au niveau de la température, que ce soit le personnel de l’aéroport, le personnel de l’hôtel et ce 2 fois par jour. On ferme les portes on repart vers Paris. On discute avec les passagers au sujet de la maladie. Apparemment il n’y a pas grand-chose à craindre, du moment qu’on n’approche pas les malades mais surtout qu’on ne les touches pas.
La maladie se transmet par les fluides corporels (transpiration, salive, sang, urine, etc.) et passe par les muqueuses et autres plaies. Enfin rassuré, malgré la période d’incubation de 21 jours (en général la maladie se déclare entre 2 et 8 jours) je suis prêt à retourner à CKY.
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