
Le rapport final du BEA (Bureau Enquête Analyse) sur le crash du vol air France AF447 Rio – Paris va paraître dans quelques heures, comme l’on peut le prévoir à la lecture des rapports intermédiaires, les pilotes sont les grands coupables ! Il ne faut surtout pas accuser Airbus dans cette période de crise et de guerre commerciale acharnée avec Boeing, ne pas accuser Thales, l’ancienne société de De Juniac, ou encore Air France, fleuron de l’aéronautique française…
Alors nous allons quand même regarder les choses sous un angle différent. Notre lectorat étant plutôt initié au monde de l’aéronautique nous avons plus de chances d’être comprit que si nous nous adressions à la fameuse ménagère de moins de 50 ans, en tout cas souhaitons le. Le copilote a tiré sur le manche alors qu’il fallait le pousser, c’est un résumer rapide mais plutôt précis de ce qu’il s’est passé. Nous avons là plusieurs hypothèses:
- le pilote était suicidaire
- le pilote a rien compris
- le pilote n’était pas où mal formé
- l’avion n’a pas réagi comme prévu
Selon toute vraisemblance le pilote n’était pas suicidaire. Concernant la deuxième hypothèse il est fort probable qu’il ait été dérouté par le comportement de l’avion. Imaginez que vous montez en tirant sur le manche pour casser une sur-vitesse puis, d’un seul coup votre vitesse se casse la figure, alarme décrochage ON puis OFF alors que vous poussez sur le manche et puis alors que l’appareil reprend une assiette « normal » et de la vitesse l’alarme de décrochage retentit de nouveau… Il y a de quoi dérouter beaucoup de pilote ! Mais pourquoi cela ? La réponse est simple, l’alarme de décrochage sur Airbus se coupe en dessous de 61 Kt que l’avion soit au sol ou en vol. Donc l’avion décroche et l’alarme hurle « STALL », puis la vitesse passe sous 61 Kt et l’alarme s’éteint, l’avion reprend de la vitesse sous l’action à piquer du pilote et là, de nouveau, l’alarme… Assez déroutant non ? Selon certaines sources pilotes chez Air France sur Airbus A330 ou autres gros porteurs la plus grande partie d’entre eux se serait « fait avoir » pareil et aurait eu la même fin tragique. Certains pensent que les anciens chasseurs ayant plus d’expérience du décrochage à haute altitude s’en seraient mieux sorti, et encore… Le pilote n’a sans doute pas compris ce qu’il vivait assez rapidement car les informations ne lui étaient pas présentées de façon claire !
Un autre point assez intéressant concerne le fait que le décrochage à haute altitude avec CG arrière n’existe pas dans les procédures Airbus ni dans celle d’Air France car, selon le constructeur, cela ne pouvait pas arriver. Comment accuser un équipage de ne pas avoir fait le nécessaire alors que vous ne lui avez jamais appris à le faire ?
Il y avait, peut-être, une solution qui aurait permis de sauver l’appareil, le pilotage a la maquette avant la mise en décrochage. La procédure aurait été de mettre la maquette de l’avion à 0° d’incidence avec les moteurs tout réduit. Il en serait résulté une descente sur un plan d’environ 4% à une vitesse d’environ 280 nœuds permettant de rejoindre le FL100 ou l’enveloppe du domaine de vol est beaucoup plus grande et le décrochage moins « facile » à obtenir. Mais encore, si ce n’est pas dans les procédures le pilote ne va pas tenter cela en premier, il exécutera les procédures et c’est normal, c’est son boulot.
Attendons cette après-midi pour voir à quel point l’équipage a été chargé, les absents ont toujours tort….