9 novembre 2025
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Les besoins en personnel navigant commercial (PNC) des compagnies aériennes françaises dans les années à venir

Selon les projections, le secteur aérien mondial, y compris en France, devrait connaître une croissance constante d’ici 2030…

Le secteur du transport aérien français connaît une reprise soutenue après les perturbations causées par la crise du Covid-19, avec une demande croissante pour les voyages aériens. En 2024, les compagnies aériennes françaises, dont Air France-KLM, Transavia, Corsair ou encore Air Corsica, ont transporté plus de 40 millions de passagers, dépassant les niveaux d’avant-crise. Cette dynamique, combinée à l’expansion des flottes, l’ouverture de nouvelles routes et les départs à la retraite, entraîne un besoin accru en personnel navigant commercial (PNC) – hôtesses de l’air et stewards – dans les années à venir. Cet article explore les perspectives de recrutement, les qualifications requises et les défis auxquels les compagnies aériennes françaises font face pour répondre à ces besoins.

Une demande croissante en PNC

Selon les projections, le secteur aérien mondial, y compris en France, devrait connaître une croissance constante d’ici 2030, avec une augmentation annuelle du trafic passager estimée à environ 4,5 % (Statista, 2024). En France, cette reprise se traduit par une intensification des recrutements de PNC, notamment pour accompagner l’expansion des compagnies aériennes nationales et low-cost. Air France-KLM, leader du marché français, employait environ 25 000 PNC en 2023, dont près de 12 500 pour Air France seule. Entre 2018 et 2023, le groupe a recruté environ 4 000 nouveaux PNC, et ce rythme devrait se maintenir, voire s’accélérer, pour répondre aux besoins opérationnels et remplacer les départs naturels (retraites, reconversions).

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Les compagnies low-cost comme Transavia France, qui opère une flotte en expansion, et d’autres acteurs régionaux comme Air Corsica, recherchent également activement des PNC pour soutenir leurs nouvelles routes et l’augmentation de leurs capacités. Par exemple, Transavia a prévu d’ajouter de nouveaux avions à sa flotte d’ici 2027, ce qui nécessitera l’embauche de centaines de PNC supplémentaires. De plus, l’ouverture de nouvelles lignes, comme celles annoncées par easyJet pour l’hiver 2025-2026, bien que non spécifique aux compagnies françaises, illustre la tendance générale à l’expansion dans le secteur européen, influençant indirectement les besoins en France.

Qualifications et formation : des exigences strictes

Pour répondre à ces besoins, les compagnies aériennes françaises recherchent des candidats répondant à des critères précis. Le Certificat de Membre d’Équipage de Cabine (CCA) est une condition sine qua non pour exercer en tant que PNC dans les compagnies françaises et européennes. Ce diplôme, qui inclut une formation théorique (réglementation aérienne, sécurité, premiers secours) et pratique (gestion des urgences, évacuation), dure de 2 semaines a plus de 6 mois en fonction des centres de formation. La formation coûte entre 2 000 et 4 000 euros.

Les prérequis pour intégrer une formation PNC incluent :

  • Niveau baccalauréat ou équivalent (niveau IV pour les diplômes étrangers).
  • Maîtrise de l’anglais (niveau courant, souvent testé lors des recrutements) et, idéalement, d’une autre langue étrangère.
  • Aptitude médicale délivrée par un Centre d’Expertise Médicale du Personnel Navigant (CEMPN) ou un médecin agréé, renouvelable tous les deux ans (coût : 60-150 euros).
  • Compétences interpersonnelles : excellente présentation, sens du service client, capacité à gérer le stress et à travailler en équipe.
  • Casier judiciaire vierge et permis B recommandé pour les déplacements vers les aéroports.

Après recrutement, les PNC suivent un Stage d’Adaptation à l’Exploitant (OCC) de 3 à 6 semaines, spécifique à chaque compagnie, pour se familiariser avec leurs procédures et leur flotte.

Défis et opportunités

Défis pour les compagnies aériennes

  • Pénurie de main-d’œuvre qualifiée : Malgré la forte attractivité du métier, la concurrence est rude, et les compagnies doivent trier parmi des milliers de candidatures. Les exigences strictes (langues, aptitude physique, formation) limitent le vivier de candidats qualifiés.
  • Retraites et turn-over : La limite d’âge pour les PNC est fixée à 55 ans, extensible à 65 ans sous conditions médicales et sur demande. Avec une vague de départs à la retraite prévue d’ici 2030, les besoins en recrutement s’intensifient.
  • Concurrence des compagnies étrangères : Les compagnies du Golfe (Emirates, Qatar Airways) et européennes low-cost (Ryanair, Wizz Air) attirent des candidats français grâce à des salaires compétitifs et/ou des formations internes ne nécessitant pas le CCA.
  • Conditions de travail : Les horaires irréguliers, les décalages horaires et la pression commerciale (ventes à bord, fidélisation) peuvent dissuader certains candidats, malgré des salaires attractifs (2 000 € nets/mois en début de carrière, jusqu’à 4 500 € nets avec primes pour les PNC expérimentés).

Opportunités pour les candidats

  • Perspectives d’évolution : Après quelques années d’expérience, les PNC peuvent évoluer vers des postes de chef de cabine (gestion d’équipes de 6 à 13 PNC) ou d’instructeur PNC, voire occuper des rôles au sol dans la formation ou la gestion.
  • Recrutements massifs : Avec environ 13 000 postes à pourvoir en Europe en 2026, dont une part significative en France, les opportunités sont nombreuses, notamment chez Air France et Transavia.

Tendances futures

D’ici 2030, les besoins en PNC devraient rester élevés en raison de plusieurs facteurs :

  • Modernisation des flottes : Les compagnies comme Air France-KLM investissent dans des avions plus modernes (Airbus A220, A350), nécessitant des équipages formés sur de nouveaux équipements.
  • Transition écologique : La pression pour réduire l’empreinte carbone pourrait modifier les opérations (vols plus courts, optimisation des rotations), influençant les besoins en PNC.
  • Digitalisation et service client : Les compagnies renforcent la formation des PNC sur les outils numériques et les compétences interculturelles pour répondre à une clientèle diversifiée.

Les compagnies aériennes françaises, portées par la reprise du trafic aérien et l’expansion de leurs réseaux, feront face à un besoin croissant de PNC dans les années à venir. Air France, Transavia et d’autres acteurs du secteur offrent des opportunités attractives, avec des perspectives d’évolution et des formations accessibles. Cependant, les défis liés à la qualification, à la concurrence internationale et aux conditions de travail exigent des candidats une préparation rigoureuse et une forte motivation. Pour ceux qui rêvent de s’envoler, le métier de PNC reste une porte d’entrée fascinante vers le monde de l’aviation, à condition de répondre aux exigences de sécurité et de service client qui font la renommée des compagnies françaises.

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