Un jour de 1952, un groupe de pilotes d’Air France s’avisa qu’il n’existait aucune caisse de retraite de leur métier et ils décidèrent d’en créer une. Les hôtesses et stewards se joignirent à ce projet ainsi naquit la CRPN (Caisse de retraite du personnel navigant).
Bien gérée, cette caisse de retraite des navigants a réussi à payer des retraites à des navigants qui n’avaient pu cotiser et elle fut très bien gérée et dispose actuellement de 5 milliards d’euros de réserve en en conjuguant un système de répartition avec des éléments de capitalisation.
Il était dans les intentions du M.retraite Delevoye de venir faire un holdup de ces réserves , pour alimenter le Tonneau des Danaïdes de ses projets, mais devant la menace d’arrêt total du Transport aérien, Macron a écrit au SNPL pour garantir qu’il ne serait pas touché à ces réserves.
Mais que valent ses promesses ?!
Une bévue monumentale du Gouvernement Macron, qui va coûter 3,7 milliards d’euros chaque année aux finances publiques !
Dans le système existant actuel, une fois payées les cotisations sociales, le navigant est libre de cotiser à une caisse de retraite et les sommes versées comptent dans l’impôt sur le revenu et rapportent 3,7 milliards au fisc chaque année. Avec le système universel, au-delà de 120.000 euros, il devra payer 2,8% sans percevoir de retraite pour cette prestation.
Les sommes perçues au-delà de 120.000 € iront alimenter les caisses d’assurance qui feront de la capitalisation, chose qui avait été proscrite par Macron. Le masque tombe ! Macron veut favoriser les systèmes à capitalisation !
Projet de Macron : étatiser la gestions des TOUTES les Caisses de retraite, qui sont jusqu’ici gérées par les partenaires sociaux.
Sous-jacent, le projet de Macron est de moduler les retraites selon ses vues « universelles », estimant que le montant actuel de 14% du PIB est trop élevé.
Tissu d’orgueil : l’obstination pathologique de Macron à promouvoir un projet rejeté par les deux-tiers des Français
Le Gouvernement Macron est incapable de dire quel sera le coût de cette réforme ubuesque.
Le Gouvernement est incapable de produire une étude de faisabilité.
On va dans le mur, mais on est sûr d’être plus intelligent que tout le monde !
Le gouvernement par Macron et ses sbires est-il légitime?
Macron a été élu par 8,65 millions de suffrages au 1er tour de la Présidentielle sur 47,5 millions d’inscrits (24% des inscrits). Les voix du second tour sont essentiellement celles qui s’opposaient à Le Pen et et Mélenchon.
Avec une légitimité très discutable, dans cette monarchie élective que forme la 5éme République, Macron veut imposer aux deux-tiers des Français qui n’en veulent pas un bouleversement complet du système de retraite, alors que les imperfections actuelles pourraient être corrigées par des mesures ciblées, sans remettre en cause tout l’édifice.
Volonté monarchique minoritaire d’un côté et voix du peuple largement majorita des Fraançaisire opposé de l’autre : la Constitution offre le choix du référendum, qui est seul démocratique. Mais c’est de la décision de celui qui se veut être le monarque.
Avis du Conseil d’Etat sur la retraite des navigants
Le syndicat de pilotes ALTER livre à la sagacité de votre lecture l’article 129 de l’avis du Conseil d’État sur la réforme des retraites. Il semble que le SNPL se soit découvert un nouveau « poil à gratter » ! Va-t-il l’ignorer au même titre que les mises en garde passées d’ALTER, et donc continuer de maintenir les navigants de France dans une certaine apathie collective, ou, au contraire, prendre la mesure du risque que l’affichage de sa prétendue grande victoire fait courir à notre corporation, en particulier sur les conditions de vie de nos vingt à trente ans (en moyenne) de retraite à venir.
Le projet de loi entend enfin maintenir le régime complémentaire obligatoire des personnels navigants aériens et confier, à titre pérenne, à ce régime le financement des avantages que connaissent actuellement ces personnels en termes notamment d’âge de départ à la retraite. Le principe d’égalité ne s’oppose pas à ce que le législateur permette à certaines professions, dans le cadre du système universel de retraite, de conserver ou créer un régime complémentaire obligatoire permettant à ces professionnels de financer par leurs propres cotisations des avantages de retraite supérieurs à ceux du système universel.
Toutefois le projet du Gouvernement prévoit, tout en organisant un rapprochement progressif des règles du régime complémentaire obligatoire des navigants aériens avec le droit commun – sans aller jusqu’à un alignement-,que le différentiel entre les charges exposées par ce régime complémentaire et ses cotisations fera l’objet d’une compensation par le système universel de retraite. Tout en acceptant qu’une compensation financière puisse assurer, à titre transitoire, la conservation des droits constitués dans le passé par les affiliés à ce régime, le Conseil d’État écarte cette disposition en tant qu’elle s’appliquerait à la constitution de droits futurs, qu’il estime dans cette mesure contraire au principe d’égalité.
La construction du système universel de retraite fait que si une compensation démographique globale est assurée dans les comptes du système entre les différentes professions, les avantages spécifiques dont bénéficient certaines d’entre elles y sont financés par des compensations émanant soit de l’État, soit des employeurs concernés.
La profession des navigants aériens serait ainsi la seule à bénéficier d’une compensation apportée par les ressources du système universel afin de financer à l’avenir des avantages de retraite propres. Aucune différence de situation ni aucun motif d’intérêt général ne justifiant une telle différence de traitement, elle ne peut être maintenue dans le projet de loi.
Avis du Conseil d’État
- Parce que le combat contre cette réforme reste à gagner ;
- Parce que notre régime complémentaire n’est pas le moins du monde sauvé (ordonnances prévues à l’été 2021) ;
- Parce que nous sommes solidaires de l’avenir de nos proches soumis à la régression proposée par la réforme de la retraite des navigants.
ALTER appelle tous les pilotes d’Air France à participer à TOUTES les grèves.