Le SNPL, principal syndicat des pilotes de ligne chez Air France, indiquait le 20 juillet 2015 vouloir sortir de l’impasse en proposant de faire voter les pilotes pour enfin clôturer Transform 2015 et pouvoir commencer à négocier sur Perform 2020. Toutes les catégories de personnel d’Air France ont accompli les efforts nécessaires pour gagner 20% de productivité sauf les pilotes qui en sont à beaucoup moins…
Hélas le climat d’apaisement n’aura pas duré longtemps et le SNPL est de nouveau dans une attitude de conflit avec la direction. La façon dont le referendum organisé par le SNPL est faite a attisé les braises qui ne demandaient qu’a renflammer le climat social. “La consultation est formulée de façon obtenir un ‘Non’ des pilotes. C’est l’objectif recherché par le bureau du SNPL. Ce référendum est un piège”, estime-t-on à la direction. Cet avis est également partagé par beaucoup de pilotes de la compagnie aérienne. D’ailleurs, entre le bureau et le conseil du SNPL ce n’est pas vraiment CAVOK et il serait peut-être temps que le premier fasse ce que lui dicte le deuxième…
Les 5 questions sont :
- « Approuvez-vous la démarche du SNPL Air France de s’engager dans la négociation d’un accord de fin de Transform qui prévoirait la mise en œuvre, avec de nouvelles modalités, de tout ou partie de certaines mesures non débloquées jusqu’à présent »;
- la deuxième question concerne le sujet du “GVT” (règle d’ajustement de la rémunération avec l’ancienneté et la technicité) avec l’amputation sur le 13e mois de 6 millions d’euros
- la troisième examine la majoration des heures de nuit;
- la quatrième question concerne les compositions d’équipages dérogatoires;
- la cinquième question est totalement hors sujet car elle demande aux pilotes s’ils font confiance ou pas au tandem Alexandre de Juniac – Frédéric Gagey (respectivement PDG d’Air France-KLM et PDG d’Air France).
Frédéric Gagey n’a pas du tout apprécié et l’a fait savoir. Il estime que ce simulacre de referendum
ne semblent pas répondre à l’esprit des discussions que nous avons eues ni aux propositions contenues dans mes courriers du 9 et 22 juillet (…) A travers la première question, vous semblez rechercher un mandat de négociation, alors que nous sommes au bout d’un long processus (…) il est donc trompeur de faire croire aux pilotes que l’on peut relancer un cycle de négociations.
Il précise même ;
Ma proposition forme un tout indivisible. En multipliant les questions, vous laissez penser aux pilotes qu’il serait possible de refuser certaines propositions et d’en conserver d’autres, ce qui ne saurait être le cas ». « Pour ces deux raisons, il est impossible de reconnaître une consultation qui ne porterait pas sur l’intégrité de l’accord, fruit de nos longues négociations.
Ce referendum semble donc être plus une arme de guéguerre interne entre le bureau et le conseil du SNPL. Une « non » à la première question discréditerait le conseil du syndicat que certains jugent trop « pro direction ».
D’un autre coté certains ont de « bons » arguments pour ne pas faire le moindre effort:
Le gouvernement a augmenté la taxe Chirac de 7 à 12%! Le gouvernement a accordé des créneaux à nos concurrents mortels! Le gouvernement a autorisé ADP à augmenter ses tarifs! *
Avec de tels arguments certains semblent encore croire qu’Air France est une entreprise publique, ça va faire bizarre quand ils vont réaliser qu’une entreprise privée peut déposer le bilan…
Stéphane S