Air France-KLM a annoncé jeudi 18 décembre qu’il révisait une nouvelle fois à la baisse son objectif d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) sur 2014 en raison notamment de la pression sur les prix sur plusieurs marchés long-courrier.
Il s’agit du troisième avertissement sur résultats du groupe depuis le début de l’année, a concédé son directeur financier Pierre-François Riolacci lors d’une conférence téléphonique. Le groupe franco-néerlandais prévoit désormais un Ebitda compris entre 1,5 et 1,6 milliard d’euros contre une fourchette comprise entre 1,5 et 1,8 milliard précédemment.
Le directeur financier a souligné que la faiblesse persistante de la recette unitaire, observée depuis l’été, se poursuivait en décembre. “Sur les premiers jours de décembre, les recettes continuent d’évoluer de manière défavorable”, a-t-il déclaré.
Surcapacités et grève des pilotes
Le secteur aérien, très concurrentiel, est confronté à des surcapacités dans certaines zones en particulier, sur l’Asie et, dans une moindre mesure, sur l’Amérique du Nord qui obligent les compagnies à contenir les prix de leurs billets, ce qui a pour effet d’émousser les recettes (dites unitaires).
Air France-KLM subit en outre de manière plus forte que prévu l’impact de la grève des pilotes d’Air France de septembre. La compagnie française avait acheté des billets à ses concurrents qui les ont facturés à un prix plus élevé qu’estimé.
Pierre-François Riolacci a également indiqué que de nouvelles règles fiscales avaient été mises en oeuvre aux Pays-Bas qui auront pour conséquence l’impossibilité d’enregistrer dans son Ebitda “un ajustement positif de sa charge de pension (retraite, NDLR) qui était jusque-là anticipé”. Tout ajustement potentiel sera enregistré dans les “autres produits et charges non courants”, précise le groupe dans un communiqué.
Peu d’impact de la baisse du prix du carburant
Enfin, la baisse du prix du carburant est finalement limité sur le quatrième trimestre, “compte-tenu de la baisse continue du prix du pétrole brut (brent), plus élevée que celle du prix du carburant avion (kérosène), de la structure des contrats d’approvisionnement et du portefeuille de couvertures”.
“Nous achetons du jet fuel (kérosène) mais nous nous couvrons sur du brent (pétrole brut). La couverture est centrée sur le brent et non sur le kérosène”, a expliqué le directeur financier.
Avec l’aimable autorisation de Challenges.fr