Alors que 175 000 euros ont été requis contre Continental Airlines dans le procès du crash du Concorde, la compagnie aérienne américaine a réagi en portant plainte à son tour contre Air France pour « obstruction à la justice ».
La meilleure des défenses n’est-elle pas l’attaque ? Continental Airlines, jugé depuis trois mois et demi au tribunal de Pontoise, a répondu au réquisitoire du procureur en contre-attaquant : elle a porté plainte contre Air France pour « obstruction à la justice ». En cause, la disparition de documents liés à la navigabilité du Concorde qui s’est écrasé le 25 juillet 2000 à Gonesse (Val d’Oise).
L’avocat d’Air France Me Fernand Garnault, considère la « manœuvre supplémentaire » de Continental Airlines de « malice procédurale absurde », ces propos ayant été prononcés hors audience. Car selon lui, la disparition de ces documents remplis avant le décollage et signés par le commandant de bord, n’ont tout simplement pas été « retrouvés ». Qui plus est, « une copie informatique a permis de recalculer les données » du vol.
La plainte, déposée par Me Metzner, l’avocat de la compagnie américaine, a été versée au dossier. Jeudi 20 mai, le procureur a réclamé que la responsabilité de Continental soit reconnue : il a requis 175 000 euros d’amende à son encontre. Si le tribunal suivait le procureur, Continental se verrait alors contrainte de verser 15 millions d’euros à Air France ainsi que plusieurs millions d’euros aux familles de victimes. Une autre facture de 100 millions d’euros versés par la compagnie française aux victimes pourrait alors, aussi revenir sur le tapis, et être réclamé à Continental. Le jugement, remis en délibéré, est attendu à la fin de l’année.
Source: air-journal.fr