Après le décollage, 3 détonations accompagnées de vibrations,de flammes et d’étincelles se sont produites en fin de montée après avoir décollé de Miami. Ces chocs ont amené l’équipage technique a prendre la décision de faire demi-tour et de se reposer à l’aéroport d’origine après avoir vidangé son carburant. L’appareil, un 747-400, s’est reposé en toute sécurité après pratiquement 3 heures de vol.
Ce qui suit, est le témoignage d’un PNC qui était en fonction pendant ce vol, et qui a fait part de son vécu sur notre forum.
Ne cherchez pas la source de cet incident, il n’est pas fictif, seulement les médias n’en n’ont pas parlé (du moins pas à ma connaissance). J’étais à bord en fonction.
Nous venions de décoller, après m’être détachée, je me suis rendue dans le galley (qui au pont sup’ est à l’arrière de la cabine), et au moment ou je décroche mon interphone pour demander au CC si je peux commencer à faire chauffer mes fours, BOUM, une 1ère explosion… J’avertis aussitot mon ccp puis les pnt,qui eux aussi l’ont perçue.
Durant mon appel, une autre déflagration puis une dernière. Me trouvant à coté du monte charge à se moment là, au départ j’identifie ces secousses comme venant du moteur du monte charge qui déraille et fonctionne dans le vide et frappe le fond de la cage d’ascenseur (les explosions ont secoué tout l’appareil, monte charge compris et en l’absence d’autres symptômes visibles par mois la conclusion était pour moi ainsi que pour les PNT logique d’autant qu’un voyant signalant une panne était allumé). Cependant l’équipage du pont principal ainsi que les pax ont vu des étincelles voire des flammes sortant du réacteur 1 (qui plus tard s’avèreront sortir du 2 puis au final des 2).En l’absence de paramètres anormaux sur les instruments de bord, les PNT concluent à un pompage sans pour autant en ètre certain à 100% .
Toute tache commerciale est interrompue et nous nous rendons à nos portes par précaution dans l’attente d’informations.
Régulièrement le CCP ou l’un des CC nous appellent pour nous donner des infos. Entre 2 communications nous passons dans les allées avec le sourire pour rassurer nos passagers, nous réconfortons ceux qui pleurent, nous calmons ceux qui ont peur, nous donnons des infos lorsqu’elles sont susceptibles de les intéresser…Après pratiquement 1h30 de vol le CDB qui a informé MIA et CDG de la situation décide de faire demi tour par mesure de sécurité bien que l’appareil aurait très bien pu continuer jusqu’à Paris .
On nous demande de ranger la cabine dans l’éventualité d’un atterrissage un peu plus brutal que d’habitude puis nous passons avec des verres d’eau car il fait terriblement chaud dans l’avion et nous nous efforçons au mieux de rester rassurants.
1h30 sans savoir ce qui se passe réellement, dans l’attente d’une décision, le tout en survol maritime çà parait ètre une éternité (entrecoupée de coups de téléphone via l’interphone). Et quand on nous a informé qu’on faisait demi tour je peux vous dire qu’on a poussé un grand “ouf”.
Après avoir fait plusieurs boucles pour vidanger nous nous sommes redirigé sur Miami et nous nous sommes posez sans accombre… Méga applaudissements en cabine…
A leur sortie de l’appareil nous avons été chaudement remerciés par les passagers pour la façon dont nous avions géré l’incident.
Le lendemain (le 27 octobre 2009) nous avons récupéré l’appareil arrivé quelques heures auparavant pour amener nos passagers de la veille à bon port.L’appareil endommagé quant à lui est rentré à vide avec l’équipage qui aurait du prendre le 747 que nous avons utilisé.
A notre arrivée à Paris le CDB nous a invité à prendre tous ensemble le petit déjeuner à la cafétéria pour nous remercier et aussi, et surtout, pour décompresser après toutes ces péripéties.J’ai déjà eu quelques soucis à bord mais je ne m’étais jamais demandé comment tout cela allait se terminer. Nous sommes bien formés mais on ne sait jamais comment on réagirait face à ce genre de situation. Je peux vous dire que vous avez la peur au ventre et que pourtant il faut prendre sur soi, certains gérant leur peur mieux que d’autres, avec bien sur le Rio en tète…
Je peux vous dire que la 1ère chose qui m’a traversé l’esprit c’était l’idée de ne pas revoir mon compagnon. Et au delà de tout ce qui se passait, quand nous avons été posés, l’appeler au plus vite, entendre sa voix, c’était tout ce à quoi je pensais… J’ai du me résonner pour ne pas me jeter sur mon portable à peine posé… Je l’ai réveillé en pleine nuit pour lui expliquer ce qui s’était passé, avant que les médias ne s’emparent de l’histoire et racontent un tissus d’âneries comme toujours.
Et j’ai hâte qu’il rentre pour me blottir contre lui car j’ai bel et bien pensé que je ne le verrai plus jamais…