Le juge chargé du procès contre Air France et Airbus accusées d’homicide involontaire dans le crash du vol Rio – Paris en 2009 a accepté d’autoriser l’écoute du CVR (boite noire qui contient les audio du poste de pilotage).
Le juge a accepté une demande des familles des victimes. Elles avaient demandé que l’audio de l’enregistreur du cockpit soit déposé comme preuve.
L’enregistrement sera diffusé pour le tribunal et les personnes impliquées, mais pas pour le public ou la presse. Les personnes présentes dans la salle devront éteindre tout téléphone portable ou appareil d’enregistrement.
L’un des avocats de l’association représentant les familles des victimes a déclaré que l’audition de l’enregistrement serait difficile. Selon lui cela est « absolument nécessaire » dans la « recherche de la vérité qui nous anime tous ».
Air France et Airbus coupable ?
Le vol AF447 d’Air France a disparu des écrans alors qu’il se rendait à Paris depuis Rio le 1er juin 2009. Il a été retrouvé l’Atlantique. Les 228 personnes à bord ont été tuées. Il y avait 216 passagers et 12 membres d’équipage, dont 61 citoyens français.
Le procès s’est ouvert lundi, avec Air France accusée d’avoir insuffisamment formé les pilotes. Airbus est accusée d’avoir sous-estimé la gravité d’une sonde de surveillance de vitesse défectueuse sur l’A330. Elles ont ensuite été remplacée sur des avions du monde entier.
Les deux sociétés nient toute responsabilité.
Les boîtes noires ont été retrouvées près de deux ans après le crash, à 3 900 mètres de profondeur en mai 2011.
L’enregistreur de données de vol (FDR) a fourni des informations sur la vitesse de l’avion Air France lorsqu’il est tombé. L’enregistrement vocal (CVR) a montré aux enquêteurs que les pilotes étaient confus quant à ce qui se passait dans les minutes précédant l’accident.
Bien que les avocats des deux parties aient reçu une transcription de l’enregistrement, personne ne l’a entendue.
Les avocats des pilotes, ainsi que d’Air France, ne se sont pas opposés à la diffusion de l’enregistrement CVR. Ils exigent cependant qu’il ne soit pas diffusé au public.
Les quatre dernières minutes
Au cours des premiers jours du procès, les experts qui ont travaillé sur l’enquête ont témoigné de l’examen des boîtes noires et de la reconstitution de ce qui s’est passé dans les dernières minutes du vol.
Après leurs explications, ils ont diffusé une reconstruction numérique de 4,5 minutes de l’accident, diffusée dans une salle d’audience silencieuse.
Lors d’enquêtes croisées, un expert a révélé des désaccords avec les trois autres sur certaines parties du rapport, même si ses conclusions pointent toujours clairement la responsabilité d’Air France et d’Airbus.
Le procès doit se dérouler jusqu’au 8 décembre.