A la demande du parquet, l’office centrale de lutte contre le travail illégal enquête à nouveau sur les pratiques de la compagnie irlandaise low cost à Marignane.
Ryanair n’en a pas fini avec la justice française. Le 28 octobre, la compagnie low cost a été condamnée pour “travail dissimulé” par la Cour d’Appel d’Aix en Provence qui lui a infligé 8,1 millions d’euros de dommages et intérêts, à verser aux organismes sociaux (Urssaf, Caisse de retraite du personnel naviguant) et à Pôle Emploi. Mais la société que préside le tonitruant Michael O’Leary est à nouveau poursuivie par la justice pour les mêmes motifs et sur sa même base de l’aéroport de Marseille-Marignane.
Selon nos informations, le parquet d’Aix-en-Provence a ouvert, en toute discrétion, une information judiciaire pour “travail dissimulé”, le 7 octobre 2013, confiée à un juge d’instruction. Il poursuit aussi la compagnie pour non-respect de la législation en employant des “personnels non qualifiés” dans des postes de management du secteur aéronautique.
Le personnel de bord déclaré en Irlande ?
Lancée dans la foulée d’une plainte du Syndicat National des Pilotes de Ligne, une enquête a été menée par les limiers de l’Office Central de Lutte contre le Travail illégal, qui ont déjà procédé à des perquisitions dans les locaux de la compagnie.
Ryanair est soupçonnée de ne pas déclarer son personnel naviguant en France, mais en Irlande, alors que ses pilotes, hôtesses et stewards habitent la région marseillaise et prennent leur service à l’aéroport de Marseille. La compagnie avait pourtant menacé de quitter sa base marseillaise en cas de condamnation. Mais la progression de son activité l’en a visiblement dissuadé. Le 3 novembre, elle a annoncé un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros, en hausse de 9% et un bénéfice en progression de 32% à 795 millions d’euros.
Avec l’aimable autorisation de Challenges.fr