Nouvel élément dans l’enquête: les derniers mots provenant du cockpit ont été prononcés après la fermeture délibérée du système clé de communication.
L’enquête autour du vol MH370 disparu il y a plus d’une semaine se resserrait lundi 17 mars autour des pilotes, la Malaisie ayant confirmé que les derniers mots provenant du cockpit avaient été prononcés après la fermeture délibérée d’un système clé de communication.
Le ministre malaisien des Transports Hishammuddin Hussein avait précisé la veille que les derniers mots reçus par le contrôle aérien –“Eh bien bonne nuit– avaient été prononcés alors que le système de communication ACARS avait été délibérément coupé.
On suppose que l’auteur de ces mots savait que l’ACARS venait d’être désactivé.
D’ailleurs la compagnie aérienne vient d’annoncer que ces derniers mots transmis au contrôle aérien par le cockpit du Boeing 777 auraient été prononcés par le copilote. “Les investigations préliminaires suggèrent que c’est le copilote qui parlait”, a déclaré le PDG de Malaysia Airlines, Ahmad Jauhari Yahya, lors d’une conférence de presse.
Quatorze minutes après la fermeture de ce système, c’était au tour du transpondeur (qui transmet les informations sur la position de l’appareil) d’être désactivé. Puis l’avion s’est évanoui des écrans radars civils.
“Il s’est passé quelque chose avec le pilote”
Les données recueillies depuis lors permettent d’affirmer que l’avion a changé de cap à mi-chemin entre la Malaisie et le Vietnam, là encore de manière délibérée, et continué de voler pendant près de sept heures.
Des radars militaires malaisiens avaient détecté un signal cette nuit-là, plus tard identifié comme provenant du vol MH370.
Aux Etats-Unis, dont plusieurs experts participent à l’enquête, le président de la commission de Sécurité Intérieure à la Chambre des représentants, Michael McCaul, a estimé que les informations des derniers jours “mènent au cockpit, avec le pilote et le co-pilote”.
“En se basant sur les informations reçues de la sécurité intérieure, du contre-terrorisme, du renseignement, il s’est passé quelque chose avec le pilote”, a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision Fox News.
Il a également émis l’hypothèse que l’avion ait été détourné et caché pour servir plus tard de “missile de croisière”.
Les personnes à bord passées au peigne fin
Les autorités malaisiennes soulignent que les antécédents de toutes les personnes à bord, soit 239, sont passés au peigne fin: pilotes, équipage, passagers, et même les mécaniciens au sol ayant travaillé sur l’avion avant son décollage de Kuala Lumpur, le 8 mars peu après minuit, à destination de Pékin.
La police a perquisitionné les domiciles des deux pilotes et examine le simulateur de vol que le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, possédait chez lui.
Concernant le copilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans, il aurait invité une jeune passagère dans le cockpit lors d’un vol reliant la Thaïlande à Kuala Lumpur en 2011, a raconté cette dernière à la télévision australienne. Il est formellement interdit d’inviter un passager dans la cabine de pilotage, depuis les attentats de septembre 2001.
Le gouvernement malaisien a souligné dimanche que les deux pilotes n’avaient pas demandé à travailler ensemble sur ce vol.
Aucun débris n’a été retrouvé, dans ce qui est l’un des plus grands mystères de l’aéronautique moderne.
Vingt-cinq pays participent désormais aux recherches, sur terre et sur mer, et via échanges de données radars et satellites. La France a envoyé trois enquêteurs spécialisés.
Les territoires à examiner sont immenses et “traversent onze pays et des océans profonds et lointains”, indiquait le ministre dimanche.
Un signal satellitaire situe l’appareil, il y a neuf jours, le long d’un arc septentrional allant du nord de la Thaïlande à l’Asie centrale, ou le long d’un arc méridional, de l’Indonésie au sud de l’Océan indien.
Australie et Chine se sentent concernés
Tony Abbott, le Premier ministre d’Australie, dont la côte occidentale longe le sud de l’océan Indien, a indiqué lundi n’avoir reçu aucune information sur la présence éventuelle du Boeing au large de son pays. L’Australie, qui comptait plusieurs ressortissants à bord de l’appareil, va coordonner les recherches sur le corridor sud, a-t-il précisé.
La Chine, via les médias officiels, a de nouveau vivement critiqué les autorités malaisiennes et Malaysia Airlines. “Les informations partielles et contradictoires (…) ont rendu les efforts difficiles et l’affaire encore plus mystérieuse”, écrit le quotidien China Daily. Deux-tiers des personnes à bord étaient chinoises.
Les révélations de ce week-end -changement de cap et désactivation délibérés, poursuite du vol pendant sept heures- ont plongé dans le désarroi les proches des personnes à bord, qui se raccrochent parfois à l’infime espoir que l’avion ait pu atterrir quelque part.
Le lycée français de Pékin, dont trois élèves étaient à bord du MH370, accueillait lundi une équipe de spécialistes venus de Paris pour apporter une assistance psychologique aux élèves, qui effectuaient leur rentrée après deux semaines de vacances.
Avec l’aimable autorisation de Challenges.fr
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Le système ACARS passe par la VHF3 et les SATCOM, il faut sacrément bidouiller le système pour le déconnecter… mais peut-il n’être que partiellement déconnecté, comme cela semble être le cas ici ? On croit savoir que les moteurs ont fonctionné quelques heures de plus, mais les autres éléments techniques n’ont pas été transmis ?