Roissy CDG, le 5 mars 2021 – Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) dénonce sans réserve les infractions commises par Greenpeace ce jour au sein de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
Sur la forme, l’intrusion dans l’espace sécurisé de l’aéroport et la dégradation volontaire d’un appareil immobilisé, occasionnant de très lourds coûts de remise en état de vol, sont particulièrement condamnables.
Sur le fond, l’outrance de l’action décrédibilise ses auteurs. Outre le mépris affiché envers les salariés du transport aérien qui traversent la pire crise de leur histoire, La transition écologique du transport aérien n’a heureusement pas attendu ces actions purement médiatiques pour être mises en œuvre.
Il serait plus utile de se concentrer sur les faits, plutôt que sur les démonstrations de force.
En 50 ans, la consommation de carburant par passager a été divisée par 5. En 20 ans, les émissions de CO2 ont baissé de 25 %. Aujourd’hui, les compagnies achètent des avions dont la consommation par passager oscille entre 2 et 3 litres pour 100 km, soit la consommation d’une voiture hybride.
Les ambitions de neutralité carbone du transport aérien sont par ailleurs intégrées aux objectifs internationaux de l’aviation civile (OACI) et déclinées au niveau européen, de façon à impliquer l’ensemble des acteurs de cette industrie mondialisée.
Dans le cadre de la transposition dans la loi des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat, un rapport de Greenpeace est déjà venu alimenter la polémique sur l’objectif prétendument raté de diminution des émissions polluantes du transport aérien français. Les arguments et les sources utilisées y étaient malheureusement entachés d’inexactitudes et d’approximations.
Il est nécessaire de rappeler que les mesures de réduction du transport aérien, pour être efficaces en matière climatique, n’ont de sens que coordonnées à l’échelon international, sous peine de passer totalement à côté de leur objectif écologique. Voilà sur quoi il est nécessaire de placer toute son énergie.
Le SNPL regrette que ce combat pour le climat, partagé par tous les acteurs du transport aérien comme par l’opinion publique, soit ainsi détourné par un militantisme sans nuance.
Répondre à l’enjeu de la transition écologique du transport aérien ne se fera pas à coup de slogans, mais nécessite de s’appuyer sur les faits et les mises en perspective, pour être efficace en termes environnemental, tout en suscitant l’adhésion.
L’avion vert est à portée de l’industrie, les progrès sur l’hydrogène, les biocarburants, les motorisations en témoignent.
Il ne suffira jamais d’un coup de peinture sur un parking désert pour prétendre répondre à cet enjeu.