Les deux compagnies s’affrontent à l’occasion d’une nouvelle négociation sur les droits de trafic France-Émirats arabes unis.
Par délégations diplomatiques interposées, Air France s’affronte, mardi et mercredi, à Emirates, la compagnie de Dubai, ainsi qu’à Etihad, basée à Abu Dhabi, à l’occasion d’une nouvelle négociation sur les droits de trafic France-Émirats arabes unis (EAU). Sauf dans les régions de « ciel ouvert » comme l’Europe ou l’Atlantique-Nord, chaque ouverture de ligne ou hausse d’activité donne lieu à une transaction très formelle définie par des règles de souveraineté nationale et de protection de pavillon. C’est la vue idyllique et onusienne. La réalité de cette transaction « donnant-donnant » est souvent autre et peut tourner aux palabres de marchands de tapis. Les arrière-pensées peuvent même venir au premier plan.
Air France ne demande pas de service supplémentaire sur les lignes entre Paris et Dubai ou Abu Dhabi et se contente de ses deux fréquences quotidiennes. Pourtant, on lui offre tout, ces aéroports du Golfe ne contingentent pas l’activité des compagnies étrangères. Au contraire.
La diplomatie française en première ligne
Emirates réclame un troisième vol quotidien au départ de Paris et un autre depuis une ville de province. Les deux liaisons actuelles, dont une en Airbus A380, approchent de la saturation avec un remplissage de 89 %. Plus jeune, arrivée en 2005, Etihad prévoit de passer au 1er juillet prochain de dix à quatorze vols par semaine sur Paris-Abu Dhabi et ainsi d’exploiter complètement les droits déjà accordés. Le remplissage est de 57 %. Elle veut obtenir sensiblement les mêmes nouveaux droits de trafic qu’Emirates.
Après l’échec d’un premier round en juin dernier, les nouvelles négociations bilatérales France-Émirats arabes unis (EAU) vont se dérouler mardi et mercredi prochains dans les locaux de l’aviation civile à Abu Dhabi et réuniront des diplomates français et émiriens, des fonctionnaires du transport aérien et des représentants des compagnies aériennes concernées. Air France et les compagnies européennes reprochent aux transporteurs du Golfe d’être des prédateurs. Ceux-ci ramassent la clientèle des métropoles pour l’emmener, non pas aux Émirats, mais au-delà en Inde, en Chine ou en Australie. Le combat ne se ferait pas à armes égales, dit Air France, car Emirates ou Etihad bénéficient d’une fiscalité moins lourde et de coûts sociaux moindres. Sans parler de la productivité et de la qualité de services nettement supérieures.
Les diplomates français n’ignorent pas qu’Emirates est le premier client d’Airbus avec un total de quatre-vingt-dix A380 commandés, dont trente récemment, soit près de trente milliards de dollars de commandes et des dizaines de milliers d’emplois. Un coup de fil du constructeur à l’Élysée avait d’ailleurs été nécessaire il y a sept ans pour qu’une négociation des droits de trafic de l’époque ne tourne pas à la mascarade. Cette année, un autre enjeu industriel majeur pour la France s’inscrit en filigrane des droits de trafic. Interrompue cet été, la négociation de soixante Rafale de Dassault Aviation (8 milliards d’euros selon les options) vient justement de reprendre. Ce contrat est considéré comme vital pour l’aéronautique française.
Source: lepoint.fr
J’espere que cela ne se passera comme avec le gouvernement Canadien et qu’on aura a payer une somme astronomique pour se rendre aux E.A.U