Le procès en appel d’Air France et d’Airbus concernant le crash du vol AF447 Rio-Paris en 2009 s’est ouvert aujourd’hui. L’Airbus A330 a disparu dans l’Atlantique, la pire catastrophe de l’histoire de la compagnie nationale française. Parmi les victimes figuraient 72 Français et 58 Brésiliens.
Le 1er juin 2009, le vol AF447 d’Air France Rio – Paris survolait l’Atlantique lorsque les pilotes ont perdu le contrôle de l’appareil et ont plongé dans l’océan. Il n’y a eu aucun survivant parmi les 216 passagers et les 12 membres d’équipage à bord de l’Airbus A330.
AF447, un premier procès « décevant »
La compagnie aérienne et le constructeur aéronautique ont tous deux étés acquittés d’homicide involontaire il y a deux ans. Le tribunal a estimé que les entreprises avaient commis des erreurs. Il a précisé qu’il n’était pas possible de prouver qu’elles avaient causé l’accident. Le verdict a été un coup dur pour les familles des victimes. Elles se sont déclarées indignées par la décision du tribunal d’acquitter les entreprises des accusations.
Bien que l’accusation du procès de 2023 ait elle-même demandé l’abandon des charges, elle a ensuite interjeté appel pour permettre « d’exploiter pleinement le potentiel de la procédure d’appel judiciaire ».
Si elles sont reconnues coupables, les deux entreprises risquent une amende de 225 000 euros ainsi qu’une atteinte importante à leur réputation. ( plus d’info sur les évènements en cliquant ici )
Les audiences du premier procès ont porté sur le rôle des sondes Pitot défectueuses. Elles sont utilisées pour mesurer la vitesse de vol. Le tribunal a entendu comment un dysfonctionnement des sondes a provoqué le déclenchement d’alarmes et l’arrêt du pilote automatique.
Crash AF447, les pilotes responsables
Les experts techniques ont souligné qu’après la panne de l’instrument les pilotes placé l’avion dans une montée. Celle ci a provoqué le décrochage puis le crash de l’Airbus A330 dans l’océan. Air France et Airbus ont imputé l’erreur du pilote comme cause principale, niant toute responsabilité pénale.
Les avocats des familles ont fait valoir que les deux compagnies étaient au courant du problème de Pitot avant l’accident. De plus, selon eux, les pilotes n’étaient pas formés pour faire face à une urgence à une telle altitude.
Le tribunal a déclaré qu’Airbus avait commis « quatre actes d’imprudence ou de négligence », notamment le fait de ne pas avoir remplacé certains modèles de tubes Pitot qui semblaient geler plus souvent sur sa flotte A330-A340, et d’avoir « caché des informations » aux opérateurs de vol.
Il a déclaré qu’Air France avait commis deux « actes d’imprudence » dans la manière dont elle avait diffusé à ses pilotes une note d’information sur les tubes défectueux.
Mais le tribunal a également estimé qu’il n’existait pas de lien de causalité suffisamment fort entre ces manquements et l’accident pour démontrer qu’une infraction avait été commise.
Le procès en appel de l’AF447 devrait se terminer le 27 novembre.