12 décembre 2024

Rép :Re: Reportage…une hôtesse sort un livre…

#114217
Tibibe
Participant

    Je trouve cet article tres interessant sur le bouquin de cette personne qui je pense a tres mal choisi le titre de son livre :

    09.06.10 – 14:39

    Sous le titre « Avions poubelles », une hôtesse de l’air française témoigne sous pseudo. Elle raconte tout : ce qu’elle a vu… et ce qu’on lui a dit. Rien n’est vérifiable puisqu’elle ne donne ni nom de compagnies ni preuves de ce qu’elle avance. Mais la poubelle n’est peut-être pas là où on croit…

    Invité à rencontrer l’hôtesse en question ce mercredi dans un hôtel bruxellois, pour la présentation de son livre (que je n’ai pas pu lire avant), j’ai eu la surprise de découvrir, sous sa perruque et ses lunettes noires, une personne qui n’avait pas envie de se mouiller. Exemples choisis :

    – Votre livre s’appelle « Avions poubelles », vous n’y allez pas de main morte. Vous considérez que les passagers courent un risque particulier aujourd’hui ?

    -« J’ai écrit ce livre parce que j’ai travaillé pour une compagnie dont les avions accusaient pas mal d’heures de service et n’étaient pas forcément aux normes au niveau cabine ».

    – Vous êtes consciente que, ce livre étant écrit sous pseudo et ne comportant pas les noms des compagnies incriminées, rien n’est vérifiable ?

    -« Je raconte les choses comme je les ai vécues ; si les gens n’y croient pas, ils n’y croient pas ».

    – Quels risques avez-vous pris en écrivant ce témoignage, qui vous poussent à le faire sous couvert d’anonymat ?

    -« Je n’ai pas envie d’être reconnue, bien entendu. Je veux continuer à exercer mon métier ».

    – Vous dites que certaines pièces sont munies de faux certificats (p. 316)

    – » Une fille responsable des achats en avait marre parce qu’on lui demandait de signer des papiers, même quand ils ne correspondaient pas à la pièce ».

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces déclarations ne sont pas suffisantes pour donner froid dans le dos à un éventuel passager. J’ai donc plongé dans les quatre cents pages du livre pour en avoir le cœur net. Et là, je suis tombé de ma chaise !

    En fait d’avions poubelles, Lisa Bleyssac, puisque c’est le nom de plume que s’est choisi l’hôtesse en question, nous livre en vrac mille anecdotes placées bout à bout. Il y en a presque une par page. Bien sûr, dans le tas, quelques-unes sont pour le moins étonnantes. Mais aucune ne justifie le titre de son témoignage. Se plaignant des rythmes infernaux et des conditions de logement en escale à maintes reprises, Lisa Bleyssac nous parle par exemple de problèmes à répétition qui font faire le tour de l’horloge à tout un équipage (hôtels non réservés, navettes absentes, documents mal préparés, etc.). Mais à la page qui suit, elle nous vante les mérites des nuits de fêtes et des sorties en boîte qui font partie du métier !

    Les plateaux repas trop peu nombreux complétés avec les restes de ceux qui ont mangé les premiers, les papiers hygiéniques placés sous les cafés parce qu’il n’y a pas de serviettes, les petits pains tombés et remis dans les assiettes, c’est clair, rien de tout cela n’est ragoûtant. Mais qui est allé voir en cuisine ce qui se passait dans les restaurants ? Et ces pratiques ont-elles cours sur toutes les compagnies ? Au lecteur de se faire un avis. Quant aux pires souvenirs de l’hôtesse de l’air, on pointera entre autres un tympan percé (pour l’avoir vécu, je ne nie pas que cela fait très mal, mais tout de même) suivi d’un gigantesque coup de soleil pendant sa convalescence à la piscine. Ou les chariots repas aux roues grippées qu’il faut malgré tout diriger entre les rangées. L’anecdote, narrée page 167, nous vaut un « L’HORREUR » en majuscules. On croit rêver !

    Parle-t-on bien d’avions poubelles dans ce livre, ou des tribulations d’une pauvre hôtesse qui a mal aux pieds d’avoir dansé toute la nuit ? Honnêtement, le lecteur est en droit de se poser la question. Loin de moi l’idée de dire que le métier d’hôtesse de l’air est aussi relax et idyllique que ne le laissent supposer uniformes et sourires de circonstance, mais il ne faut pas prendre le lecteur pour un imbécile.

    Alors, me direz-vous, pourquoi cet article ? Parce que l’éditeur n’en est pas à son coup d’essai. Après les révélations tout aussi « choc » d’une prof (« Madame, vous êtes une prof de merde ! ») et celles d’une femme de détenu (« Des barreaux et des anneaux »), également écrites sous pseudo, on a l’impression que les éditions de l’Arbre ont trouvé le filon. Et ne se préoccupent guère de relire les manuscrits. Celui-ci bat tous les records en matière de non-écriture. Un peu de re-writing ne lui aurait pas fait de tort. Un regard éditorial réel non plus.

    Voilà des livres qui ne sentent pas bon. Exactement comme la poubelle qu’ils dénoncent… Et qui occupent malheureusement trop souvent les places disponibles dans les rayons des librairies au détriment de bonnes enquêtes, de bios fouillées ou bien sûr, d’excellents romans.

    T. Bellefroid

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