Air France est, une fois de plus, le théâtre d’un mouvement de grève aujourd’hui vendredi 29 mars 2018. La direction prévoit d’assurer environ 75% du planning avec 80% des vols long-courriers et autant pour les court-courriers au départ d’Orly mais seulement 70% pour ceux au départ de Paris CDG.
Les revendications de l’intersyndicale qui regroupe toutes les catégories de personnel Air France sont toujours les mêmes, 6% de hausse générale des salaires. Grace à la loi Diard, la direction a fait savoir qu’il y avait 31.6% de pilotes grévistes, 28.3% d’hôtesses de l’air et stewards en grève et que pour les personnels sol le taux atteint 20.4%.
Une récente étude à montrer le déficit de productivité d’Air France – KLM par rapport à la concurrence et a mis en avant l’écart entre Air France et KLM. Quand le résultat opérationnel d’Air France représente à peine plus de 3.5% du chiffre d’affaires, celui de KLM est à presque 9%. Si l’on regarde pour le groupe Air France – KLM le chiffre est de 5.8% quand il est de 13.1% pour IAG ou encore 9.3% pour Lufthansa.
Autre fait marquant, le rapport entre les personnels navigants et les personnels sol. Chez KLM les personnels navigants, hôtesses de l’air, stewards et pilotes, représentent 40.8% des effectifs quand il dépasse à peine les 35% chez Air France.
Air France a tout de même un handicap de poids, les charges et, entres autres, les charges patronales qui sont bien supérieures a celles de la concurrence.
L’intersyndicale d’Air France a déjà prévu deux nouvelles journée de grève les 3 et 7 avril prochain, le printemps va être chaud chez Air France !
Quel rapport entre la productivité du personnel et le résultat d’exploitation ? Ce dernier dépend de nombreux autres paramètres… Par exemple, quand un équipage AF « bétonne » près de 3 heures en escale (temps entre deux vols) pour pouvoir rentrer à CDG sur la plage de hub, les équipages ne sont pas productifs, mais c’est lié à l’organisation de l’entreprise.
Par ailleurs, il faut se méfier du ratio PS/PN dans chaque compagnie. Certaines (AF et LH par exemple), vendent d’autres services qui nécessitent des emplois sol (maintenance pour AF et LH, suites logicielle LH…) Il est plus intéressant de regarder le ratio PN / avion qui montre que AF embauche moins de pilote et PNC par avion que KLM.
Par contre, il est tout à fait vrai que AF a un handicap au niveau des charges. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les compagnies qui marchent en ce moment ont un environnement fiscal favorable…
Enfin, quelques chiffres :
– masse salariale pilote : 6,38% du CA chez AF, 6,53% du CA chez KLM
– masse salariale tous salariés : 29,9% du CA chez AF, 29,2% du CA chez KLM
Ce qui serait intéressant serait de dire clairement aux salariés AF avec des chiffres quels effets auraient une baisse de charges sociales sur leur revenus…et le prix à payer bien-entendu… (couverture sociale, mutuelle, etc…).
Je ne suis pas certains que les salariés d’AF acceptent la contrepartie à cette « fameuse » baisse des charges tant demandée…surtout si on leur demande de payer intégralement leur couverture santé, l’intégralité des coûts de transport travail-domicile (sujet explosif) etc…
La baisse des charges est un sujet national qui se tranche de manière démocratique par le vote aux élections présidentielles.
C’est pour cela, à juste titre, que ce volet ne sera pas abordé lors des Assises.
Pour ceux et celles qui souhaitaient une baisse massives des charges, Il fallait voter François Fillon, seul candidat ayant un programme clair sur ce sujet…avec le prix à payer…
Lu sur un réseau : « Soutien aux pilotes opprimés ! Le prolétariat doit occuper la rue pour soutenir nos camarades exploités par les capitalistes sans foi ni loi d’Air France ! »
Excellent !